Union européenne: la signature électronique réglementée
Publié le 30/11/1999 par Philippe Vanlangendonck
Le Conseil des Ministres des Télécommunications de l’Union européenne a procédé ce mardi 30 novembre 1999, à l’adoption d’un nouveau cadre légal qui garantit la reconnaissance des signatures électroniques à travers toute l’Union européenne La Directive sur les Signatures électroniques est une première illustration concrète de l’approche flexible et intégrée de la Commission visant…
Le Conseil des Ministres des Télécommunications de l’Union européenne
a procédé ce mardi 30 novembre 1999, à l’adoption d’un nouveau cadre légal qui garantit la reconnaissance des signatures électroniques à travers toute l’Union européenne
La Directive sur les Signatures électroniques est une première illustration concrète de l’approche flexible et intégrée de la Commission visant à créer un cadre européen pour le développement du commerce électronique.
Les signatures électroniques permettront à celui qui reçoit des informations via des réseaux électroniques, par exemple via l’Internet, de déterminer l’origine des données et de vérifier si celles-ci n’ont pas été altérées. La directive n’a pas été conçue pour tout réglementer en détail mais pour définir les spécifications relatives aux certificats de signature électronique et aux services de certification, en vue d’assurer un niveau minimum de sécurité et de permettre la libre circulation sur le marché intérieur.
Les principaux éléments de la Directive sont:
1°) La reconnaissance légale:
la Directive prévoit qu’une signature électronique ne peut être écartée légalement pour la seule raison de sa forme électronique. Si le certificat et le fournisseur de service, de même que la signature utilisée, rencontrent un ensemble de spécifications, la signature sera automatiquement réputée de même valeur qu’une signature manuscrite. De plus, les signatures électroniques acquerront force de preuve dans les procédures judiciaires.
2°) La libre circulation:
tous produits et services liés aux signatures électroniques pourront circuler librement et seront soumis seulement à la législation et au contrôle du pays d’origine. Les Etats-Membres ne pourront pas soumettre la prestation de services liés aux signatures électroniques à un régime d’autorisation obligatoire.
3°) Responsabilité:
la législation prévoit un minimum de règles de responsabilité incombant aux fournisseurs de service, en particulier s’agissant de la validité du contenu du certificat. Cette approche assure la libre circulation des certificats et des services de certification au sein du marché intérieur, renforce le sentiment de confiance des consommateurs et encourage les opérateurs à développer des systèmes sûrs, sans qu’il n’y ait de législation par trop restrictive ou contraignante.
4°) Un cadre neutre d’un point de vue technologique:
compte tenu de la rapidité des innovations technologiques, la directive prévoit la reconnaissance des signatures électroniques quelque soit la technologie utilisée (par exemple les signatures digitales utilisant la cryptographie asymétrique ou biométrique)
5°) Champ d’application:
la législation couvre la délivrance de certificats au public visant à identifier l’expéditeur d’un message électronique. En accord avec les principes de l’autonomie des parties et de la liberté de contracter, la législation autorise toutefois le fonctionnement de systèmes régis par des contrats de droit privé tels que des réseaux Intranet d’entreprises ou des systèmes bancaires, où une relation de confiance existe déjà et où il n’y a pas un besoin évident de réglementation.
6°) Dimension internationale:
afin de promouvoir un marché global du commerce électronique, la directive comprend des mécanismes de coopération avec les pays tiers, sur base de la reconnaissance mutuelle de certificats ou sur base d’accords bilatéraux ou multilatéraux.
Le texte complet de la Directive sera disponible sur : http://europa.eu.int/comm/dg15/fr/media/sign/index.htm