Les dérives de la téléphonie mobile de 3ème génération : les utilisateurs japonais rient jaune …
Publié le 15/10/2002 par Etienne Wery
En matière de téléphonie moblie de la troisième génération, les opérateurs européens pleurent mais leurs concurrents japonais – DoCoMo en particulier – sont à la fête. Quant aux utilisateurs japonais (qu’on nous pardonne ce jeu de mot facile), ils rient jaune : heureux de profiter d’un système qui leur plaît, ils subissent néanmoins des attaques…
En matière de téléphonie moblie de la troisième génération, les opérateurs européens pleurent mais leurs concurrents japonais – DoCoMo en particulier – sont à la fête. Quant aux utilisateurs japonais (qu’on nous pardonne ce jeu de mot facile), ils rient jaune : heureux de profiter d’un système qui leur plaît, ils subissent néanmoins des attaques et des risques inconnus jusqu’ici.
En Europe, écrasés par le prix payé pour l’octroi des licences UMTS, les opérateurs suffoquent. Au Japon, depuis des années, les consommateurs utilisent un système analogue (i-mode) qui est un grand succès commercial. C’est essentiellement DoCoMo qui tire les marrons du feu et tente actuellement d’exporter sa technologie vers l’Europe via une prise de participation dans le hollandais KPN.
Au-delà de la lutte de standard (i-mode contre UMTS), la situation présente un avantage pour les européens : le Japon leur sert en effet de laboratoire à taille réelle, car toutes les dérives que connaît i-mode aujourd’hui se répèteront peu ou prou en Europe lors de la commercialisation de l’UMTS. Et des hic, il y en a …
Le spamming, encore et toujours …
Lorsqu’un client ouvre un compte i-mode, il reçoit une adresse courriel de type [email protected]. Son téléphone est alors une sorte de mini-ordinateur capable de recevoir des courriels. Le client a la possibilité de personnaliser son adresse courriel, mais peu le font.
Il n’en fallait pas plus pour que les spammeurs mettent au point des logiciels d’envoi de publicités, qui essaient systématiquement tous les numéros possibles. Les clients sont dorénavant inondés de courriels non sollicités.
Ce télé-spamming est aussi embêtant que le spamming auquel nous sommes malheureusement habitués avec une adresse courriel classique. Perte de temps, boîte inondée, …
Mais il présente un grand désavantage en plus : c’est le client qui paie ! En effet, i-mode se paie à la consommation et recevoir un courriel, même non sollicité, est une consommation. Et là, les utilisateurs commencent sérieusement à râler. DoCoMo a du leur faire un cadeau forfaitaire sur leur facture pour réduire leur courroux. D’autres opérateurs ont décidé de ne facturer que les messages lus.
La transparence mise à mal
Autre problème : comment savoir à l’avance qu’un courriel est non sollicité ?
La réponse est venue du législateur nippon qui oblige dorénavant les spammeurs à faire précéder le message d’un avis spécifique que le téléphone reconnaît et qui peut alors causer un effacement automatique. La même approche a été utilisée dans les directives européennes et la loi américaine.
Les appels surtaxés qui ne disent pas leur nom
Avec les appels surtaxés, on entre quasiment dans l’escroquerie.
Le principe est simple : une machine appelle systématiquement tous les numéros possible mais ne laisse sonner qu’une fois. Surtout pas deux fois, car sinon l’appelé risque de décrocher, et l’appelant devrait alors payer la communication. L’appelé, qui croit qu’il a loupé un appel, appuie sur la touche de rappel du dernier numéro et tombe sans le savoir sur un numéro surtaxé. Bingo pour l’appelant qui tente alors, grâce à un menu vocal interminable, de maintenir la communication aussi longtemps que possible.
Le phénomène est récent et la réponse, imparfaite, est actuellement essentiellement technique : les téléphones proposent maintenant des sonneries que ne retentissent qu’à la deuxième sonnerie. ce bricolage tiendra jusqu’au moment où les arnaqueurs arriveront à déterminer le type de sonnerie qui équipe le téléphone … une réponse législative est à l’étude.
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On le voit, la convergence et l’UMTS nous réservent quelques surprises. Une personne avertie en vaut deux, et il faut à présent se préparer en utilisant la « chance » que nous donne le retard de quelques années sur l’expérience nippone.