Le Parlement européen veut auditer Facebook
Publié le 26/10/2018 par Etienne Wery
Suite au scandale Facebook-Cambridge Analytica, le Parlement européen souhaite un audit complet de Facebook ainsi que des nouvelles actions contre l’ingérence électorale. Les députés craignent une manipulation des prochaines élections européennes.
Dans une résolution adoptée ce 25 octobre en plénière, les députés invitent instamment Facebook à permettre aux organes de l’UE de réaliser un audit complet en vue d’évaluer la protection des données et la sécurité des informations à caractère personnel des utilisateurs, après le scandale révélant que les données de 87 millions d’utilisateurs Facebook ont été obtenues de façon inadéquate et utilisées de manière abusive.
Les députés affirment que Facebook n’a pas seulement violé la confiance des citoyens européens « mais aussi enfreint le droit de l’Union ». Ils recommandent à Facebook d’apporter des modifications à sa plateforme afin de se mettre en conformité avec la législation européenne sur la protection des données.
Mesures contre la manipulation électorale
Les députés font remarquer que les données obtenues par Cambridge Analytica pourraient avoir été utilisées à des fins politiques par les deux parties lors du référendum britannique sur l’appartenance à l’UE, et pourraient avoir servi à cibler des électeurs dans le cadre de la campagne pour les élections présidentielles américaines de 2016.
Ils soulignent l’urgence de contrer toute tentative de manipulation des élections européennes et d’adapter les législations électorales à la nouvelle réalité numérique.
Afin d’empêcher l’ingérence électorale via les médias sociaux, les députés proposent:
- l’application de garanties électorales conventionnelles « hors ligne », telles que des règles sur la transparence et des seuils en matière de dépenses, le respect de périodes de silence et le traitement égal des candidats;
- une reconnaissance facile des publicités politiques payées en ligne et de l’organisation qui en est à l’origine;
- une interdiction du profilage à des fins électorales, notamment l’utilisation de comportements en ligne qui peuvent révéler des préférences politiques;
- que les plateformes de médias sociaux identifient le contenu partagé par les bots, accélèrent le processus de suppression des faux comptes et coopèrent avec des vérificateurs de faits indépendants et des universitaires afin de lutter contre la désinformation;
- des enquêtes menées par les États membres, si nécessaire avec le soutien d’Eurojust, sur les allégations d’utilisation abusive de l’espace politique en ligne par des puissances étrangères.
Plus d’infos ?
En lisant notre actu précédente sur le scandale Cambridge Analytica, ou en lisant la version provisoire de la résolution du Parlement européen.