Cabinet d’avocats franco-belge, moderne et humain,
au service de la création et de l’innovation

9 pôles d’activités dédiés au
droit de la création et de l’innovation

Nos activités scientifiques & académiques

Faisons connaissance !

Un procès en vue ?
Lisez le guide destiné à mieux vous préparer

Le portail du droit des technologies, depuis 1997
Powered by

Un site pour tout savoir sur le RGPD
Powered by

Le gouvernement envisage d’offrir un ordinateur gratuit à chaque chômeur

Publié le par

On le sait, le chômage est endémique en Belgique. Signe particulier : il frappe très durement les personnes les moins qualifiées. Pour remédier à cela, la ministre Onkelinx (Emploi) et son collègue Daems (Télécoms) proposent d’offrir un ordinateur gratuit à chaque chômeur ainsi qu’une connexion internet. Le but de cette discrimination positive est de permettre…

On le sait, le chômage est endémique en Belgique. Signe particulier : il frappe très durement les personnes les moins qualifiées. Pour remédier à cela, la ministre Onkelinx (Emploi) et son collègue Daems (Télécoms) proposent d’offrir un ordinateur gratuit à chaque chômeur ainsi qu’une connexion internet.

Le but de cette discrimination positive est de permettre à cette population ciblée de se mettre à la page et de réduire ainsi leur retard en termes de formations et d’utilisation des nouvelles technologies. Il est vrai que même pour un emploi faiblement qualifié, les employeurs hésitent aujourd’hui à engager quelqu’un qui ne sait pas manipuler une machine.

Cette proposition nous rappelle une autre initiative (jamais aboutie) qui visait à stimuler l’équipement informatique des ménages. En novembre dernier, 4 partis avaient proposé d’introduire un régime fiscal plus favorable : selon la proposition, lorsqu’un employeur offre ou met à disposition d’un employé une machine, l’avantage en nature que cela représente ne serait taxé qu’à 25% du prix payé par l’employeur. Quant à l’employeur, il pourait toujours déduire son investissement en 3 ans, sans plafond. Si un particulier n’a pas la chance d’avoir un employeur généreux, il pourrait aussi bénéficier d’avantages s’il investit lui-même dans de l’informatique. Il obtiendrait en effet une réduction d’impôt de 30 à 40% du montant de l’achat du PC, et de la connexion internet, avec un plafond fixé à 30.355 FB hors TVA par année d’imposition.

On ne peut qu’applaudir à toute mesure favorisant la réduction du chômage, mais l’idée des ministres Onkelinx et Daems ne fait pas que des heureux. Ainsi, ils auraient déjà des contacts avec Compaq qui serait un partenaire privilégié de l’opération. Si tel est le cas, les détaillants craignent la disparition de 2.400 emplois dans le secteur de la distribution informatique (essentiellement les petits revendeurs) qui vit déjà des jours difficiles. L’association des Classes moyennes propose plutôt un chèque-achat qui serait utilisable chez n’importe quel détaillant.

Au-delà de ces considérations économiques, qu’il nous soit permis d’émettre quatre craintes :

  • C’est un fait prouvé mille fois : il ne sert à rien de mettre du matériel à disposition d’une personne si, en même temps, on le lui apprend pas à s’en servir. Dans la justice par exemple, combien de greffes sont équipés d’ordinateurs flambants qui ne sont jamais utilisés parce qu’on n’a pas appris au greffier à s’en servir ?

  • L’idée d’inclure la connexion à l’internet est excellente. Mais qu’en sera-t-il de la facture téléphonique ? S’agira-t-il d’une ligne ADSL ou d’un bon vieux Dial Up ? Le projet prévoiera-t-il un volet visant à stimuler l’internet haut débit, par exemple via une déduction fiscale de l’abonnement ?

  • Pourquoi également limiter ce type d’initiative aux chômeurs ? Les ménages en général devraient en bénéficier, et plus particulièrement ceux qui ont des enfants. Ce sont eux les travailleurs de demain qui doivent dès aujourd’hui se familiariser avec les nouvelles technologies.

  • Enfin, que fera-t-on des logiciels ? Le chômeur va-t-il recevoir une machine vide et trouver chez un ami une copie pirate des logiciels. Quand on sait ce que coûte une suite de bureau (traitement de textes, tableur, etc.), autant dire qu’il est impossible pour un chômeur de se l’offrir. Sera-t-il contraint à la piraterie sous peine de laisser l’ordinateur inutilisé dans son garage ?

</p

Droit & Technologies

Publié dans

Thèmes

Soyez le premier au courant !

Inscrivez-vous à notre lettre d’informations

close

En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez l’utilisation de cookies afin de nous permettre d’améliorer votre expérience utilisateur. En savoir plus

OK