Changer d’opérateur GSM en gardant son numéro ? Le ministre interrompt tout à 3 jours de l’échéance
Publié le 29/08/2002 par Etienne Wery
Dès ce 1er septembre, la portabilité des numéros de GSM devait être garantie en Belgique. En d’autres termes, il devait être désormais possible de changer d’opérateur, par exemple pour avoir un meilleur tarif, tout en conservant le même numéro et éviter de la sorte de perdre le contact avec ses amis et clients. Ce changement…
Dès ce 1er septembre, la portabilité des numéros de GSM devait être garantie en Belgique. En d’autres termes, il devait être désormais possible de changer d’opérateur, par exemple pour avoir un meilleur tarif, tout en conservant le même numéro et éviter de la sorte de perdre le contact avec ses amis et clients.
Ce changement résulte d’une directive européenne. Plusieurs autres pays y ont déjà procédé ; la France attend 2003.
Comment cela a-t-il été vécu dans les autres pays ? Avec des hauts et des bas. Le record mondial est détenu par Hong-Kong qui a vu son paysage télécoms bouleversé à près de 90 %. A l’opposé, les pays nordiques n’ont enregistré (à l’époque en tout cas) que peu de changement. Il y a une explication : les plus grands changements ont eu lieu dans les pays où le changement était le plus simple et où les opérateurs ont le mieux communiqué sur ce sujet. En effet, à Hong-Kong, le changement était effectif en quelques heures là où près de 20 jours étaient nécessaires au Royaume-Uni. Inutile de dire que la perspective d’être sans GSM pendant 20 jours a refroidi plus d’un candidat.
En Belgique, on annonce prudemment de 1 à 2 jours pour une demande normale, et un peu plus pour les demandes complexes (par exemple une entreprise qui migre un parc entier d’appareils). Cela dit, en pratique, on pourrait avoir une bonne surprise car le système doit théoriquement permettre un changement en 1 heure. Pour cela, les opérateurs ont créé ensemble une ASBL unique, qui centralisera les numéros de GSM et les changements et fera les mises à jour de la manière la plus efficace possible.
Quelques questions pratiques :
- Comment faire ? Il suffit de contacter le nouvel opérateur à qui on souhaite confier son numéro. Il fera remplir un formulaire et se chargera du reste.
- Peut-on toujours changer ? Oui. C’est un droit et tout le monde est concerné.
- Quand cela sera-t-il effectif ? Ce devait être effectif dès le 1er septembre, pour tout le monde. Cela dit, les premières semaines, il pourrait y avoir un engorgement et il faudra être compréhensif si les services sont saturés.
- Y a-t-il des exceptions ? Oui. D’une part, il faut avoir réglé les factures passées. D’autre part, si l’abonné a souscrit un abonnement de longue durée il devra aller au bout de cette période. Par exemple, quelqu’un qui a obtenu 25% de réduction en avril dernier moyennant un engagement de prendre un abonnement de 12 mois devra respecter son engagement et attendre.
- Et les cartes prépayées ? Vous ne disposez que d’une carte prépayée et pas d’un abonnement ? Pas de problème, vous êtes visé aussi par cette nouveauté.
- Les « petits » opérateurs vont-ils gagner des clients ? Les « petits » opérateurs sont, en théorie, les grands gagnants de ce changement car ils vont pouvoir récupérer des clients très anciens de l’opérateur historique, qui hésitaient à changer pour ne pas perdre leur numéro. Or, ces clients anciens sont en général très rentables … Mais attention, l’opérateur historique pourrait aussi attirer à lui des clients qui recherchent la qualité du service, par exemple une meilleure couverture géographique.
- Combien cela coûte-t-il ? En théorie, le nouvel opérateur peut réclamer les coûts du changement. En pratique, la plupart ont glissé à demi-mot qu’ils ne le feront pas. Il est vrai que commercialement cela passe mal. Bref, en pratique ce sera souvent gratuit, et si on veut vous faire payer, n’hésitez pas à faire jouer la concurrence.
Le ministre arrête tout !
A lire ce qui précède, on se dit que tout est parfait dans le meilleur des mondes !
Hélas non… Il y a au moins deux gros problèmes :
-
Celui qui appelle un GSM à partir de son GSM ne sait plus s’il appelle quelqu’un du même réseau que lui ou si la personne appelée est cliente d’un autre réseau.
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Celui qui appelle d’un poste fixe vers un GSM ne sait vers quel réseau il appelle.
Or, dans un cas comme dans l’autre, le prix de la communication varie de manière importante selon le réseau mobile appelé.
Pour cela, une solution : appeler les numéros gratuits 1399 (français) et 1299 (néerlandais) qui indiqueront le réseau auquel est rattaché un numéro de GSM.
Vous ne trouvez pas cela pratique ? Vous avez raison. Les opérateurs et l’IBPT cherchent depuis longtemps une solution, par exemple un message d’alerte au moment de composer un numéro d’un autre réseau avec la possibilité de renoncer à l’appel.
Et c’est là que le ministre est intervenu : sous la pression des groupes de consommateurs, il a suspendu toute la procédure à 3 jours de l’échéance théorique du 1er septembre. Au ministère, on annonce quelques semaines de retard seulement. Qui vivra verra. En attendant, les opérateurs alternatifs craignent que cela nuise à la crédibilité du système et n’effraie les candidats au changement. Ce qui est certain, c’est que le problème est connu depuis toujours. Pourquoi avoir attendu la denrière minute … ?